Appel pour une semaine d’actions et de grèves en mai 2024
À l’OPDS, nous accompagnons à longueur d’année des personnes assistées sociales à défendre leurs droits et à se battre contre une machine institutionnelle construite spécifiquement pour broyer de l’humain. Nous aimerions dire que la situation s’améliore, que ce filet de sécurité se peaufine au fil des gouvernements qui se succèdent, mais vous vous en doutez, ce n’est pas le cas. Au contraire, les prestations demeurent ridiculement basses (770$ par mois si on a pas de contrainte reconnue), le système s’automatise et se déshumanise et une réforme à saveur de workfare (pousser les gens à retourner travailler coûte que coûte) se dessine pour la fin 2023.
Ce n’est pas seulement à l’aide sociale que ça va mal. Les droits des locataires sont mis à mal par une Ministre responsable de l’Habitation pour qui le droit à la propriété et à s’enrichir détrône un droit aussi fondamental que pouvoir se loger. Il en va de même au niveau des droits pour les personnes immigrantes; depuis leur élection, la CAQ et ses sbires ne cessent de casser du sucre sur le dos de nos camarades issu-es de l’immigration et se complaisent dans un discours populiste. Idem pour l’éducation et le système de santé et des services sociaux qui se font démolir à coups de hachoir dans une optique de privatisation à peine cachée. Le communautaire, qui sert de plus en plus de sous-traitant à un État qui se déresponsabilise, est non seulement à bout de souffle mais peine à répondre aux demandes de plus en plus grandes et aux besoins d’une population de plus en plus précaire. Le salaire minimum a finalement atteint 15$ de l’heure… dix ans trop tard.
Avec la hausse du coût de la vie, survivre avec les peanuts que donnent les entreprises est de plus en plus irréaliste et cumuler les emplois devient une réalité de plus en plus présente. La réforme tant attendue du chômage demeure quant à elle une promesse qui devient de moins en moins tangible. Et tandis que la planète brûle et que nos océans se transforment en dépotoirs, les mêmes profiteurs continuent de s’enrichir au détriment d’un futur incertain. C’est donc dire que nous sommes attaqué-es de tous les bords et de tous les côtés par les différents acteurs capitalistes.
Conséquemment, notre réponse devrait être similaire.
À l’OPDS, nous avons beau être motivées, nos moyens et la portée de nos actions demeurent limités. Nous croyons fortement qu’en riposte à ces politiques concertées de saccage du bien commun, nous devons nous organiser avec le plus grand nombre possible et des groupes divers.
C’est pourquoi nous lançons cet appel à une Semaine d’actions et de grève au début mai (dates ouvertes à discussion lors de la première rencontre de coordination)
Pourquoi ce moment en particulier?
D’une part parce que la première semaine de mai complète est la Semaine des personnes assistées sociales, parce que le premier mai est la Journée internationale des travailleuses et travailleurs et que bon nombre de groupes aux enjeux différents sont traditionnellement déjà mobilisés dans les semaines précédentes et suivantes. Notre logique : autant se coordonner pour réunir nos forces d’entraide, avoir le plus d’impact possible et se solidariser dans nos luttes respectives et communes.
Se mobiliser pour revendiquer quoi?
L’OPDS revendique depuis plus de 20 ans un revenu de citoyenneté universel et inconditionnel dépassant le seuil de pauvreté que toute personne majeure habitant le Québec, qu’importe ses origines, son statut d’immigration ou son statut d’emploi, recevrait. Cependant, comme il s’agit d’un appel large à l’action et à la grève, nous croyons que chaque groupe devrait y apporter sa couleur et donc ses demandes. Que ce soit pour un meilleur salaire minimum, un statut pour toutes et tous, un réinvestissement dans nos services publics, un contrôle des loyers, etc., nos luttes sont les vôtres et vos luttes les nôtres.
Sans se créer une liste d’épicerie, nous pourrons nous entendre sur quelques revendications communes auxquelles les groupes pourront s’identifier avec leurs propres couleurs.
Comment ne pas se piler sur les pieds?
En se réunissant à quelques reprises en amont dès l’automne pour se répartir les journées d’action selon les différentes luttes que les groupes voudront mettre de l’avant. Une journée pour les luttes sur le logement, une sur la question de l’aide sociale et de la pauvreté, une pour un statut pour toutes et tous, etc. Nous pourrons mettre sur pied un calendrier. En se concertant, nous pouvons de cette manière tenter de nous rejoindre mutuellement dans les actions que les groupes voudront bien organiser.
À qui s’adresse cet appel?
Évidemment, aux groupes qui défendent les droits des personnes à l’aide sociale, mais aussi aux organismes communautaires, aux syndicats, aux comités logement, aux associations étudiantes, aux collectifs autonomes, groupes féministes, groupes de personnes migrantes, groupes LGBTQ2+ et tout groupe qui écope du système capitaliste. Tout groupe ayant à cœur de lutter contre un modèle de société capitaliste qui laisse derrière lui peine et misère.
Comment faire part de votre intérêt et se coordonner?
En nous écrivant à notre adresse courriel info@opdsrm.com, nous vous enverrons un sondage Doodle pour planifier une première rencontre d’organisation vers la grève sociale!
Si vous avez des questions, vous pouvez également nous appeler au 514-527-0700