Occupation des bureaux de Chantal Rouleau, discours d’une militante!

Murielle, capturée en photo par Emanuel, un camarade du Comité d'action de Parc-Extension

Le 24 novembre dernier, nous avons été occupées les bureaux de la ministre de la Solidarité sociale et de l’action communautaire, Chantal Rouleau. L’objectif de l’occupation était de réclamer les avantages associés au nouveau programme de revenu de base et ce, pour l’ensemble des prestataires d’aide sociale. Durant l’action, une de nos membres, Murielle, a pris le crachoir. Voici son discours :

« Bonjour, je m’appelle Murielle et je suis militante à l’OPDS depuis déjà 27 ans. Voici mon parcours à l’aide sociale. 

Ça a commencé lors d’une séparation. J’avais un garçon à charge et j’étais très malade. J’avais une 6ème année et 3 ans d’école des métiers féminins. Dans mon enfance, j’avais un père très protecteur et à l’époque les filles étaient plus restreintes dans la vie en général. Je n’avais pas le droit de sortir comme je voulais et je n’ai pas pu développer ma débrouillardise. Je n’ai pas pris l’autobus et le métro avant l’âge de 49 ans. 

Lorsque je suis tombée sur l’aide sociale, je suis tombée de très haut. J’ai dû soigner mes parents et mon frère qui étaient très malades, en plus de mon garçon, dans un petit 4 et demi. On en a vraiment arraché. L’aide sociale ne nous a jamais permis de manger comme il fallait. On était obligés d’aller dans les banques alimentaires. On devait s’habiller chez Saint-Vincent-de-Paul. On a souvent eu froid et faim. Je me privais pour le bien-être de mon garçon. C’était le plus important pour moi. 

On a essayé de survivre comme on a pu. C’est écœurant de mettre le monde dans la misère comme ça dans un pays aussi riche que le nôtre. 

C’est en m’impliquant à l’OPDS que j’ai appris à me défendre, à revendiquer mes droits et à lutter pour ceux des autres. Parce que l’aide sociale, c’est un droit. 

À l’OPDS, on lutte pour un revenu de citoyenneté qui permettrait d’atteindre le seuil de pauvreté et qui supprimerait les injustices de la loi d’aide sociale. « On veut le revenu qui nous est dû, parce que nous existons et que nous faisons partie de la société » On veut le revenu de citoyenneté pour nous permette d’être des personnes à part entière, de combler nos besoins, de réaliser nos droits, de se libérer de la charité et d’être libre! »

* La photo a été prise par Emanuel, un camarade du Comité d’action de Parc-Extension